D’un Jean de Rotrou l’autre :
Alain THOMAS

Alain THOMAS

Secrétaire du Club Mémoire Haut Perché

D’un Jean de Rotrou l’autre : Jean de ROTROU (1609-1650 ) 

La lignée des Rotrou s’était éteinte vers 1220, faute d’héritier mâle.

Je fus donc surpris de découvrir un Jean de Rotrou, auteur de théâtre célèbre vers 1620, proche de Corneille et inspirateur de Molière, dans une édition de la Société d’Histoire du Théâtre de 1950.

Le dictionnaire de la noblesse de 1775, et des recherches sur la Maison des Rotrou apportèrent la réponse à ma question.

Philippa du Perche, sœur de Rotrou III, et d’Etienne, Archevêque de Palerme, épouse Hélie d’Anjou, Comte du Maine (1219).

 Les fils sont d’Anjou, mais le cadet est Rotrou dans le Comté de Dreux.

Jean de Rotrou (1450 – 1508), Procureur du Roi à Dreux, aura 3 fils.

Par la branche des seigneurs de Sandreville et de Franchainville, leur noblesse ancienne est reconnue le 19 Mars 1682.

Jean de Rotrou nait en 1609 à Dreux, et deviendra auteur à succès.

Il vivra de sa plume en écrivant des pièces de théâtre.

1628 : Première représentation de l’Hypocondriaque

1632 : Engagé comme poète attitré de l’Hôtel de Bourgogne, il doit l’exclusivité de sa production littéraire aux Comédiens de l’Hôtel.

1634 : Engagé par le Cardinal de Richelieu, il devient gentilhomme ordinaire de l’Éminentissime.

1637 : Produit « les Sosies » à l’Hôtel de Bourgogne, très gros succès.

En même temps que Le Cid, de son ami Pierre Corneille.

Jean séjourne au Château de Mézières, proche de Dreux, où Madame de Clermont tient Salon.

1639 : Achète la charge de Lieutenant du baillage de Dreux

1640 : Mariage à Dreux

1650 : Mort de la Peste.

Molière dans sa jeunesse a vu jouer les œuvres de Rotrou, déjà célèbre. Il concurrençait son ami Corneille.

En 1645, Molière fut « éloigné » de Paris, mais trouva en province les éditions des œuvres de Rotrou. Il aurait joué « Saint Genest » et « Venceslas » en province, et de retour à Paris, les joua les 27 juin et 19 aout 1659 au Petit Bourbon.

Le texte de « La Sœur » de Rotrou inspira Molière pour Tartuffe, les Fourberies de Scapin et le Bourgeois Gentilhomme.

Eloigné de la Cour et de Paris, décédé trop jeune, Jean de Rotrou fut oublié.

Pourtant, son buste sculpté par Caffieri se trouvait au Théâtre Français en 1950.


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